Guerre d’Algérie et ses traumatismes
A mon père que j’ai perdu le 27 juin 2016 après 5 années de la maladie d’Alzheimer.
L’Algérie était une colonie française depuis 1830. Elle fût divisée en départements en 1949 pour devenir indépendante en 1962.
Une guerre d’indépendance qui a opposé les nationalistes algériens à la France du 1er novembre 1954 au 3 juillet 1962.
Elle a entraîné de graves crises politiques en France, avec pour conséquences le retour du Général de Gaulle et la chute de la 4ème république.
Pendant 10 ans, 3 millions d’hommes ont effectué leur service militaire en Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie) , dans des conditions matérielles et morales très difficiles.
C’est toute une génération qui a connu le Djebel, le Bled, des risques déprimants, des accrochages meurtriers, des fatigues harassantes et des expériences traumatisantes.
Un lourd bilan qui ne peut pas s’oublier :
– 30 000 morts pour la France
– 65 000 blessés
– Plus de 1000 prisonniers
– Plus de 800 000 cas sociaux spécifiques aux traumatismes
1 343 000 appelés et 407 000 militaires actifs ont été envoyés en Algérie.
Des jeunes de 20 ans sacrifiés pour leur pays et d’autres dont la vie sera à jamais bouleversée.
Oui le Général De Gaulle a mis fin à ce conflit sanglant, pour rendre l’indépendance à l’Algérie mais que de temps perdu par les dirigeants de la 4ème république.
À leur retour, ces jeunes ont vécu une autre désillusion qui a fini par les conduire vers le refoulement.
De retour dans son village natal, mon père ne pesait plus que 50 kg et souffrait de graves troubles gastro-entérologiques.
« Tu es maigre … Qu’est-ce qui t’arrive ? » , « tu viens d’où comme ça ? » , « Ça fait longtemps qu’on ne t’as pas vu »
La culture, la famille, les proches leur ont pour la plupart suggéré de se taire et d’oublier ce qu’ils venaient de vivre.
Une indifférence qui te tue à petits coups comme le disait Gilbert Bécaud.
Indifférence ou ignorance ?
Alors que l’on a célébré le 55e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, certains anciens combattants souffrent encore de traumatismes profonds à la fois physiques et psychologiques.
Quelques photos d’archives :
Recto du livret individuel délivré par le ministère de la guerre :
Tant de sacrifices …
Tu me manques tellement Papa …